- Louise

- 18 juil.
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juil.
Visitez le Chaville de 1900... en VIDÉO !
2 rue Anatole France - Chaville (1900)
Au cœur d’une ville en constante évolution, il est facile d’oublier que les rues, les maisons et les places que nous fréquentons recèlent une histoire riche, parfois insoupçonnée. En réanimant de vieilles archives photographiques grâce à l’intelligence artificielle, nous ne cherchons pas simplement à offrir un regard nostalgique sur le Chaville de 1900. Nous voulons réactiver la mémoire collective, réveiller l’émotion liée à un patrimoine souvent méconnu, et montrer que derrière chaque façade, chaque pierre meulière, se cache une histoire vivante.
À travers cette immersion unique, nous invitons les habitants, les passionnés d’histoire et les curieux à redécouvrir la ville sous un nouveau jour. Cette démarche dépasse la simple curiosité : elle est une manière de renouer avec les racines d’un territoire, de valoriser un héritage architectural, et de renforcer le lien entre passé, présent et futur.
Car vendre un bien, c’est aussi transmettre une histoire, un vécu, une âme. Et c’est précisément cette âme que nous souhaitons faire revivre ici, avec vous.
« Le Chaville de 1900 : entre forêt, pierre meulière et premiers pavillons »
Au début du XXe siècle, Chaville n’était encore qu’un bourg niché entre forêts et carrières. Les grandes lignes ferroviaires structuraient déjà la ville, mais les quartiers tels que nous les connaissons aujourd’hui étaient en pleine transformation.
C’est à cette époque que naissent les premières maisons en meulière, souvent construites par des artisans ou des cheminots venus de Paris. Ces maisons existent encore aujourd’hui, parfois modernisées, parfois dans leur jus — et elles ont toujours un charme fou.
Mais le Chaville d’alors ne se limitait pas aux résidences : hôtels modestes, petits bars et restaurants de quartier. Ces lieux, témoins d’une époque animée et conviviale, ont malheureusement disparu avec le temps, emportant avec eux une part de l’âme populaire du bourg.
Le quartier du Puits sans vin
Situé à l’intersection stratégique de la route de Paris à Versailles, ouverte en 1686 par le pont de Sèvres, et de l’actuelle rue Anatole France (anciennement rue de l’Église), le quartier du Puits-sans-Vin occupe une place centrale dans l’histoire de Chaville. Ce lieu-dit emblématique relie le cœur historique du vieux village aux axes de développement ouverts par cette nouvelle voie dès le XVIIIe siècle.
Son nom insolite provient d’un café nommé "Le Puits-sans-Vin", construit autour de 1820. Si l’origine exacte de cette appellation reste mystérieuse, la théorie la plus populaire évoque un jeu de mots entre "puits sans vin" et "vin puissant", une touche d’humour typiquement française qui alimente encore les conversations aujourd’hui.
Mais le charme de ce quartier ne s’arrête pas à son nom. Sur la façade de l’ancien café, trois statuettes en terre cuite peinte représentant un buveur, un musicien et une danseuse costumés à la mode du XVIIIe siècle ont traversé les âges. Véritables symboles du Puits-sans-Vin, ces œuvres ont été restaurées et conservées, témoignant du patrimoine culturel et de l’identité locale de Chaville.
2 rue Anatole France - Chaville (1900)


Le quartier de l'Ursine
Au cœur du domaine de Chaville, l’histoire des étangs nous plonge dans une époque où nature et pouvoir se mêlaient étroitement. Vers la fin du XVIIe siècle, Michel Le Tellier (1603-1685), alors seigneur de Chaville et ministre de Louis XIV, fait aménager pas moins de douze
étangs pour alimenter en eau les fontaines et bassins des jardins de son château.
Aujourd’hui, la majorité de ces plans d’eau a disparu, remblayée ou absorbée par l’urbanisation. Seuls subsistent encore quelques témoins de cette époque révolue : les étangs d’Ursine, de Brisemiche et des Écrevisses, nichés dans les espaces boisés de la ville.
L’étang d’Ursine, en particulier, porte un lourd héritage : il doit son nom à l’ancien village d’Ursine, rasé en 1674 sur ordre de Le Tellier afin de garantir la continuité de son parc de chasse royal. Ce lieu est devenu un symbole du passé seigneurial de Chaville, mais aussi de la transformation du paysage local au fil des siècles.
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, avec l’arrivée du chemin de fer – Rive Droite (1839) et Rive Gauche (1840) – Chaville devient une destination prisée des Parisiens en quête de nature. L’étang d’Ursine attire alors les promeneurs du dimanche : on y vient respirer le bon air, profiter de la fraîcheur de la forêt, ou encore s’attabler dans les nombreuses guinguettes, auberges et hôtels qui fleurissent aux alentours. Ce quartier animé devient un lieu de villégiature populaire, entre ville et campagne.
Nous découvrons ci-dessous le café restaurant "Au Petit Trianon", autrefois situé à l’angle de la rue Jules Ferry et de la rue Alexis Maneyrol. À l’arrière-plan, deux maisons attirent l’attention : il s’agit de deux des plus anciennes bâtisses encore debout dans ce secteur. L’une se trouve au 22 rue Lamennais, l’autre au 59 rue Albert Perdreaux.

2 rue Jules Ferry - Chaville (2025)
Vous êtes ci-dessous devant les vestiges de l’étang de Brisemiche au début du XXème siècle. Le paysage, encore très naturel, laisse apparaître la voie ferrée, qui servira plus tard au RER C, et quelques habitations discrètes…Et tout à droite de l’image, on distingue l’immeuble du 35 rue de Jouy, situé à deux pas de notre agence, LOUISE IMMOBILIER !
Ce n’est qu’au cours des années 1960 que le paysage autour de l’étang change radicalement : on y construit une copropriété d’environ quarante appartements, ainsi que le club de tennis de Chaville, encore présent aujourd’hui.

20 rue Alexis Maneyrol - Chaville (2025)
Nous voici cette fois-ci sur la rue du Pavé de Meudon, face à l’ancien hôtel-restaurant du Gros Chêne. À l’époque, c’était un emplacement stratégique pour les hôteliers, situé directement sur la route forestière qui reliait Paris en traversant la forêt de Meudon.
Quelques décennies plus tard, l’église Sainte-Bernadette s’élèvera juste en face, de l’autre côté du trottoir. Aujourd’hui, il n’y a plus ni hôtel, ni restaurant, mais la maison existe toujours et a été transformée en habitation privée, conservant ainsi une part de l’histoire du quartier.

Le Pavé des Gardes
Et non, la route du Pavé des Gardes n’a pas toujours été bordée d'un radar surveillant les excès de vitesse au-delà de 50 km/h. Et il n'y pas si longtemps, ce n’étaient pas des voitures qui passaient ici… mais bien des chevaux.
Un peu d’histoire…
Cette ancienne voie, autrefois surnommée route Royale ou route des Gardes-Françaises, reliait Paris à Versailles en passant par Meudon, avant de descendre la butte de Morval. Mais à la demande de Michel Le Tellier, seigneur de Chaville au XVIIème siècle, la route fut déviée pour traverser son domaine. Le long de ce nouveau tracé, quelques maisons s’installèrent — on baptisa le lieu « le Petit Chaville ».
Au fil des décennies, le secteur s’enrichit de bâtisses notables :
La maison forestière du Doisu (vers 1860)
La propriété Chantoiseau
La villa des Assomptionnistes, devenue l’école familiale, puis la maison des associations et enfin une copropriété en 2021.
La propriété de Louis Renault, qui abrita plus tard l’écrivain Philippe Soupault (dans l’actuelle rue Édouard Rougeaux, anciennement rue des Fours à Chaux)
En contrebas, se dresse encore le chêne de la Vierge, ancien lieu de dévotion populaire, à proximité d’une maison où l’on pouvait louer des chevaux de renfort, utiles pour aider les calèches et berlines à gravir la côte des Gardes.
C’est d’ailleurs cette route que prenaient les gardes du château de Versailles lorsqu’ils se rendaient à Paris, dans un tout autre rythme que celui que connaît aujourd’hui la circulation moderne.
Rue du Pavé des Gardes - Chaville (1900)

Rue du Pavé des Gardes - Chaville (2025)
Le quartier du Doisu
C’est un tout autre monde que nous dévoilent ces quelques secondes d’archives.On y distingue ce qui ressemble à un ancêtre de bar-tabac ou de PMU, où l’on vend de l’alcool et des cigarettes… Le tout en plein cœur du quartier du Doisu, également connu sous le nom de quartier des blanchisseurs.
Le quartier des blanchisseurs : un pan oublié de l’histoire de Chaville
Au XVIIIe siècle, de nombreux blanchisseurs s’installent dans le hameau du Doisu, tirant parti des nombreuses sources naturelles qui jaillissent à flanc de coteau. Ces eaux claires alimentent les bassins de lavage, tandis que le ru de Marivel se charge d’évacuer les eaux usées.
L’implantation de la cour à Versailles, ainsi que la présence de nombreuses demeures aristocratiques dans les environs, offre aux blanchisseurs une clientèle prestigieuse. Après la Révolution, c’est la bourgeoisie de l’Ouest parisien qui prend le relais, perpétuant cette activité essentielle.
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la blanchisserie reste l’activité économique dominante de Chaville : en 1900, près d’un tiers des actifs chavillois y est directement ou indirectement lié.
Un quartier transformé
Aujourd’hui, les petites ruelles et anciens entrepôts de blanchisserie ont disparu au profit de grands ensembles résidentiels et des commerces construits dans les années 1960 et 1970. On y trouve notamment la résidence des Créneaux et les tours Albert 1er, symboles de la modernisation du quartier.


La Gare Rive Droite
La ligne Paris–Versailles Rive Droite : un trait d’union historique
En juin 1836, le Parlement donne son feu vert à la création de deux lignes de chemin de fer destinées à relier Paris à Versailles. La première part du quartier de l’Europe – futur site de la gare Saint Lazare, sur la rive droite de la Seine. La seconde prend son origine à l’embarcadère du Maine, qui deviendra plus tard la gare Montparnasse, sur la rive gauche.
C’est finalement la ligne Rive Droite qui entre en service la première. Elle est inaugurée en grande pompe le 2 août 1839, en présence des fils du roi Louis-Philippe, marquant l’un des premiers grands moments de l’histoire ferroviaire française.
À Chaville, les débuts sont modestes : les voyageurs étaient accueillis dans une simple guérite en bois. Il faudra attendre 1890 pour qu’une vraie gare soit construite au-dessus des voies, remplaçant cette installation sommaire.
En 1928, la ligne est électrifiée, modernisant ainsi la desserte entre la capitale et les Yvelines. Puis, dans les années 1970, la gare de Chaville-Rive Droite connaît une nouvelle vague de transformations, la faisant entrer dans l’ère contemporaine.

La Gare Rive Gauche
La ligne Paris–Versailles par la Rive Gauche : entre progrès et sacrifice patrimonial
La ligne Paris–Versailles par la rive gauche est inaugurée le 9 septembre 1840, soit un an seulement après l’ouverture de la ligne rive droite. Le trajet débute alors à l’embarcadère du Maine, en périphérie de Paris, devenu depuis la gare Montparnasse.
Proche du vieux village, cette nouvelle ligne traverse sans ménagement le parc du château de Chaville, qui se voit amputé d’une large partie de ses jardins. Le progrès ferroviaire redessine ainsi le paysage, au détriment du patrimoine.
Une première gare est construite, accessible par un chemin boisé, en pleine nature. En 1938, une nouvelle gare est édifiée. Signée de l’architecte Henri Pacon, elle affiche des volumes arrondis et un style moderne, rompant clairement avec la rusticité de la première construction. Elle incarne le tournant urbain de Chaville à l’aube du XXe siècle.

Le petit Viroflay
Le Petit Viroflay est un quartier situé dans le bas de Chaville... côté Sèvres. Ce quartier doit son nom à une particularité historique étonnante : il a été, pendant près d’un siècle, territoire de Viroflay.
Tout commence vers 1708, alors qu’une épidémie de variole frappe la région. Le curé de Chaville, âgé et probablement malade lui-même, ne se rend plus auprès des fidèles de ce secteur. C’est alors le curé de Viroflay qui prend le relais. Très vite, ce remplacement religieux s’accompagne d’un changement administratif : en 1711, le quartier est officiellement rattaché à Viroflay. Il prend alors le nom de « Petit Viroflay ».
Ce n’est qu’en 1813 que le maire de Chaville tente de récupérer ce morceau de territoire. Mais son homologue de Viroflay n’est pas disposé à le céder sans compensation. Il obtient alors, en échange, un terrain plus vaste et attenant à sa commune : celui qui deviendra plus tard le quartier du Louvre, ainsi que la moitié du Haras. Une négociation qui redessine durablement les frontières locales.
L'Atrium
Ci-dessous, nous sommes au 909 avenue Roger Salengro.En un siècle, le paysage a radicalement changé. La quasi-totalité des bâtiments d’époque a disparu, remplacée par des immeubles contemporains et l’imposant Atrium, qui accueille aujourd’hui des entreprises ainsi qu’un espace culturel.
Un seul vestige du début du XXe siècle subsiste : un immeuble portant l’inscription « Ancienne Maison Lormelet », presque intacte. Cette ancienne boucherie était tenue autrefois par Hyacinthe Laurent Lormelet. Aujourd'hui, le rez-de-chaussée de l’immeuble accueille toujours une boucherie ainsi qu’un kebab.

La rue de Jouy
C’est ici que Chaville trouve son origine !
Sous le règne de l’empereur Louis Ier le Pieux, vers l’an 829, Inchadus, évêque de Paris de 811 à 831, décide de fonder une métairie dans un lieu paisible pour y accueillir les convalescents de l’Hôtel-Dieu de Paris, les pèlerins de passage et les plus démunis.
Son choix se porte alors sur une vallée verdoyante, à proximité du petit village d’Ursine, le long de l’ancienne route reliant Paris à la Normandie et à la Bretagne. Ce domaine rural, tenu par des religieux et des religieuses, prend le nom de Maison-Dieu ou Hôtel-Dieu. Peu à peu, un village se forme autour, baptisé Inchadi Villa, autrement dit « domaine d’Inchadus ». Le nom évoluera au fil des siècles pour devenir Chaville. L’Hôtel-Dieu sera désaffecté et disparaîtra vers 1750.
Depuis, le quartier a bien évolué : le café-restaurant a été remplacé par un supermarché et un salon de coiffure, plusieurs immeubles contemporains ont vu le jour.
C’est justement en pensant à cette histoire, et avec l’envie de prolonger ce lien entre passé et présent, que nous avons choisi d’installer notre agence LOUISE IMMOBILIER ici, au 29 rue de Jouy. Comme une façon de renouer avec les racines de Chaville, tout en y apportant notre pierre.

📝 Cet article a été réalisé grâce aux précieuses archives et contenus mis à disposition sur le site de la ville de Chaville..
Sources:




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